Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758)


Libellula flaveola Linnaeus, 1758
Libellula flaveolata
Linnaeus, 1761
Libellula plebeia Müller, 1764 [?] [A vérifier !]
Libellula rubra
Müller, 1764
Libellula aurea
Scopoli, 1772
Libellula flavescens Fischer, 1791 (nomen nudum)
Sympetrum flaveolatum Newman, 1833
Libellula latreilli de Selys Longchamps, 1850
Sympetrum aurantiacum Buchecker, 1876
Sympetrum interpunctata Dziedzielewicz, 1902
Sympetrum circumnodale Kolosov, 1925
Sympetrum pishpeki Bartenev, 1929
Sympetrum austrinum
Akramovski, 1948

Éléonore [de Fourcroy 1785] [3], Libellule jaunâtre [Olivier 1792], Libellule à ailes jaunes [Latreille 1818], Libellule jaunette [de Selys Longchamps 1840], Libellule flavéole [de Selys Longchamps & Hagen 1850], Sympétrum jaune d'or [olim], Sympétrum jaune [Faune France 2019], Sympétrum à ailes jaunes
anglais : Yellow-winged Darter - allemand : Gefleckte Heidelibelle - danois : Gulvinget hedelibel - espagnol
.: Libélula montesana - hollandais : Geelvlekheidelibel - hongrois : Útszéli szitakötő - italien : Cardinale dorado - suédois : Elokorento, Gulfläckad ängstrollslända

LC 2014 UICN - LC 2010 Europe

Éléments de description
L (abdomen) : mâles : 21-25 mm, femelles : 19-27 mm - L (ailes postérieures) : 23-32 mm.
L'extension du jaune, importante sur les ailes : au moins jusqu'au niveau de la cellule discoïdale et souvent jusqu'au nodus, est caractéristique de cette Libellule. Celle-ci est particulièrement importante chez les femelles. Yeux verts et bruns. Les mâles sont à maturité de couleur rouge alors que femelles et immatures sont jaunes marqués de noir à la base de l'abdomen. Les ptérostigmas sont plus sombres que chez Sympetrum fonscolombei puisqu'ils sont brun-rouge à maturité, néanmoins ils son très clairs chez les jeunes individus. Les pattes sont striées de jaune chez les adultes. La lame vulvaire des femelles est en forme de W et l'hameçon sexuel des mâles est réduit. Larves avec épines latérales de l'abdomen réduites.

Taxonomie et commentaires
La collection de Linné présente une femelle dont les appendices abdominaux sont altérés.
Le synonyme Libellula rubra Müller, 1764 est confirmé par Hagen (1840) et les auteurs ultérieurs, Libellula aurea Scopoli, 1772 se trouve chez Kirby (1890), Libellula flavescens Fischer, 1791 (nomen nudum) signalé par de Selys Longchamps & Hagen (1850) ou Steinmann (1997). Ce dernier serait en conflit avec la Libellula flavescens de Fabricius (1798), à savoir Pantala flavescens, s'il avait été accompagné d'une description. J'ajoute en 2023, Libellula flaveolata Linnaeus, 1761.
Newman (1833) attribue le nom de flaveolata à ce taxon se référence à la Fauna svecica de Linnaeus pour sa description et l'attribuant à la flaveola de Fabricius, Latreille, de Charpentier, Vander Linden, etc. S'il était correct sur le sens de la flaveola, la flaveolata de la Fauna svecica, ces noms semblent mieux correspondre à Sympetrum danae, aussi Newman (1833) a l'air de se tromper sur ce point.

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©© bysa - Alastair Rae - femelle - Wikimedia commons.

Répartition
L'espèce est indiquée précocément d'Angleterre (Ray 1710 : Libella n°4), Suède (Linnaeus 1746 : Libellula n°765) [A revoir avec le wOw], par contre sont indication en Allemagne par Roessel von Rosenhof (1749) réputée se trouver fig.4 de la planche 5, n'est pas correcte [1]. Elle est en Europe (Linnaeus 1758), notamment au Danemark (Brünnich 1761, Müller 1764, 1767), France (Geoffroy 1762, de Fourcroy 1785, Olivier 1792, Walckenaer 1802 [2], de Lamarck 1817, de Villers 1789, Pidancet 1856), Allemagne (Schaeffer 1766), confirmée en Suède (van Houttuyn 1768, Edman 1771). Indiquée par erreur d'Amérique du Nord (Forster 1771). Signalée en Hongrie (aurea : Scopoli 1772), Suisse (Fuessly 1775, von Schreckenstein 1802), en Norvège (Schnabel 1781), Italie [?] (Vander Linden 1825 : [A vérifier ! cf. Selys 1840], Brullé 1832 [?] [4]), Belgique (Vander Linden 1825 ; commune : de Selys Longchamps 1837 ; très commune : de Selys Longchamps 1840), confirmée en Angleterre (Stephens 1829 ; rare : Stephens 1835 ; flaveolatum, rare vers Londres : Newman 1833 [A revoir, Ecosse ! + S.fonscolombei ?]), Lituanie (von Eichwald 1830), Grèce [?] (Brullé 1832 [?] [4]), Ecosse (flaveolatum : Newman 1833), Ecosse (flaveolatum : Newman 1833 ; commune : Stephens 1835), Russie (flaveolata : Eversmann 1836), Pologne (Hagen 1839).
Cette espèce est dans une grande partie de l'Europe septentrionale et tempérée, manquant dans le Midi et notamment absente de Provence ou d'Italie (de Selys Longchamps 1840).
J'ai tenté de ne traiter ici en 2019, que les éléments qui me semblaient les plus fiables, mais quelques révision restent à faire autour des taxonymes flaveolata / flaveolatum. En fait jusqu'à la présentation faite par de Selys Longchamps & Hagen (1850), la Libellula flaveola a pu être confondue avec d'autres espèces, notamment Sympetrum fonscolombei, voire taxonomiquement avec Sympetrum danae. Selon ces auteurs l'espèce est présente communément en Europe tempérée et septentrionale, manquant dans le Midi et en Irlande. Elle est très rare en Laponie, mais très commune en Suède, Russie, Danemark, Angleterre et Ecosse. Elle est présente de plus dans le nord et le centre de la France, en Suisse et connue en Espagne ainsi qu'au Portugal, elle serait aussi dans les Pyrénées.
Cette libellule se trouve en Europe moyenne et septentrionale où elle paraît assez commune, présente à travers l'Asie jusqu'au Japon et au Kamtchatka (Russie). Localement en déclin. Quelques déplacements migratoires irréguliers, avec des phases d'afflux, parfois sur de grandes distances, se traduisent par des installations ponctuelles et provisoires, pendant quelques années, en dehors de son aire principale de répartition.
En Europe elle est observée depuis la Péninsule ibérique à la Russie et la Scandinavie. Sporadique en France, elle est plus fréquente dans les secteurs d'altitude comme les Pyrénées, le Massif Central, les Alpes ou le Jura, peu fréquente dans les Vosges, elle est dispersée ou irrégulière dans le Bassin Parisien et le Nord, très rare ailleurs. Manque en Corse. Elle manque dans les îles méditerranéennes. Incertaine en Grèce. Elle est aussi dans le nord de l'Asie on la voit jusqu'au Japon et la Chine. Cette espèce recherche les climats de montagne ou continentaux. Occasionnelle en Grande Bretagne (alors que de Selys Longchamps & Hagen la disait commune en Angleterre en 1850) et en Irlande. Un afflux en 1995 touche l'Angleterre et atteint l'Irlande.
Elle est Quasi menacée (NT 2016) en France. Souvent mal connues dans les régions (DD) (Ile-de-France, Picardie, Alsace, Pays-de-la-Loire, Normandie), elle est menacée et Vulnérable (VU) en Franche-Comté, Quasi Menacée (NT) en Auvergne et en Occitanie. Elle apparaît comme simplement erratique ou occasionnelle (NA) en Bretagne et en Bourgogne, disparue (RE) dans le Centre Val-de-Loire.

Habitats
Elle vit dans des eaux stagnantes peu profondes, ensoleillées et riches en végétation, temporaires ou non. On ne la trouve que sur des habitats d'altitude dans le sud de son aire. Les habitats privilégiés sont des marais temporaires, s'asséchant en été, situés jusqu'à près de 2200 m d'altitude (Savoie et Pyrénées).

Phénologie
Vole de (fin mai) juin à septembre (fin octobre), avec un optimum en août. Elle vole de mai à septembre dans le sud de son aire, et, de juin à octobre dans le nord, voire en altitude où les derniers individus restent toutefois observés un peu moins tard.
Observée jusqu'en octobre en Belgique (de Selys Longchamps 1837), généralement dès fin juillet et jusqu'en septembre dans ce pays (de Selys Longchamps 1840).
Les larves se développent très rapidement au printemps, avant l'assèchement des milieux [2021].

Populations
Les effectifs de cette espèce sont fluctuants et produisent des phénomènes d'afflux, désignés comme des migrations mais qui sont plus du domaine de la dispersion des populations en particulier lors des années produisant un grand nombre d'individus [2021].

Biologie
Le système reproduction de cette espèce est étudié en détail par Rathke (1832).

Références
Brullé A. 1832 - Expédition scientifique de Morée. Section des sciences physiques. - Tome III, 1ère partie, Zoologie, 2e section, Des animaux articulés. - [oln]
Brünnich M.T. 1761 - Prodromus Insectologiae Siaellandicae. - Hafniae. - [oln]
Buchecker H. 1876 - Systema Entomologiae. Pars 1. Odonata (Fabric.) europ. - Munchen. - [pdf]
de Fourcroy A.F. 1785 - Entomologia parisiensis. - Parisii. - [oln]
de Lamarck J.B. 1817 - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Tome quatrième. - Paris. - [oln]
de Selys Longchamps E. 1837 - Catalogue des Lépidoptères ou Papillons de la Belgique, précédé du tableau des Libellulines de ce pays. - Desoer, Liège : 1-29.
de Selys Longchamps E. 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles. - [oln]
de Selys Longchamps E. & Hagen H.A. 1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Murquardt, Bruxelles, Paris. - [oln]
de Villers C. 1789 - Caroli Linnaei Entomologia. - Lugdunum. - [oln]
Edman J. 1771 - Pandora et Flora Rybyensis. - Upsaliae.
Eversmann E.F. 1836 - Libellulinae, Wolgam fluvium inter et montes Uralenses observatae. - Libellululinarum species novae quas inter Wolgam fluvium et montes Uralenses obsevavit. - Bull. de la Soc. imp. des Naturalistes de Moscou, 8. - [oln]
Fischer J.B. 1791 - Versuch einer Naturgeschichte von Livland. - [Tentative d'histoire naturelle de Livonie]. - Konigsberg - [oln]
Forster J.R. 1771 - A catalogue of the animals of North america. - London.
Fuessly J.G. 1775 - Verzeichnis der ihm bekannten Schweizerischen Inseckten. - Steiner, Wintherthur, Zürich. - [oln]
Geoffroy E.L. 1762 - Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris. - Durand, Paris.- [oln]
Hagen H.A. 1839 - Verzeichniss der Libellen Ostpreussens. - Preuss. Provinc. Bl., 21 : 54-58. - [oln]
Hagen H.A. 1840 - Synonymia Libellularum Europaearum. - Regimontii Prussorum. - [oln]
Kalkman V.J. 2014 - Sympetrum flaveolum. The IUCN Red List of Threatened Species. - [oln]
Kirby W.F. 1890 - A Synonymic Catalogue of Neuroptera Odonata, Or Dragonflies, with an Appendix of Fossil Species. - Gurney & Jackson. - [pdf]
Latreille P.A. 1818 - Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature. Vingt-quatrième partie. Crustacés, Arachnides et Insectes. - Paris. - [oln]
Linnaeus C. 1746 - Fauna Svecica. - Stockholmiae [Libellula] : 227-232. - [oln]
Linnaeus C. 1758 - Systema naturae. 10e édition. - Holmiae. - [Libellula] [pdf]
Müller O.F. 1764 - Fauna insectorum Fridrichsdalina. - Hafnia & Lipsia. - [oln]
Müller O.F. 1767 - Enumeratio ac Descriptio Libellularum agri Fridrichsdalensis. - Nova Acta physico-medica Academiae Caesareae Leopoldino-Caro, 3 : 122-131. - [oln]
Newman E. 1833 - Entomological notes. Neuroptera, Libellulites, Sympetrum. - Entomological Magazine, 1 : 416, 511-514.
Olivier M. 1792 - Encyclopédie méthodique, dictionnaire des Insectes. Tome septième, partie 2. - Paris, Panckoucke. - [oln]
Pidancet L. 1856 - Catalogue des Libellulidées des environs de Besançon. - Mém. de la Soc. d'émulation du département du Doubs, Série 2, 7.
Rathke H. 1832 - De Libellarum partibus genitalibus. - Regimonti. - [oln]
Ray J. 1710 - Historia insectorum. - Londoni [Libella] : 47-53 + 140. - [oln]
Roessel von Rosenhof A.J. 1749 - Der monathlich-hereusgegebenen Insecten-Belustigung. Insectorum aquatilium. - Nürberg. - [oln]
Schaeffers J.C. 1766 - Icones Insectorum circa ratisbonam indigenorum. 3 volumes. - Regensburg. - [Edition 1779 avec quelques planches supplémentaires - [oln]]
Schnabel M. 1781 - Udkast til en Beskrivelse over Hardanger i Bergens Stift i Norge. - Riebenhavn.
Scopoli J.A. 1772 - Annus historico naturalis. - Lipsiae 5 : 1-128. - [oln]
Steinmann H. 1997 - World Catalogue of Odonata. 2 volumes. - Walter de Gruyter.
Stephens J.F. 1829 - A systematic catalogue of British Insects. - London. - [oln]
Stephens F.J. 1835 - Illustrations of British Entomology. - London. - [oln]
van Houttuyn E. 1768 - XLV. Beƒcbryving van het Geflagt der Jufferen of Libellen. - Natuurlyk Historie pf vitvoerige beschryving der Diern, Planten en Mineraalen. 12 (1).
Vander Linden P.L. 1825 - Monographiae Libellulinarum Europaearum Specimen. - Frank, Bruxellis : 42 pp. - [oln]
von Eichwald C.E. 1830 - Insecta. In : Zoologia specialis quam expositis animalibus. Vol.2. - Vilniae. - [oln]
von Schreckenstein F.R. 1802 - Verzeichniß der Halbkäfer, Netzflügler, Wespen, ungeflügelten Insekten, Wanzen un Fliegen welche um den Ursprung der Donau und des Neckars. - Tübingen. - [oln]
Walckenaer C.A. 1802 - Faune parisienne, Insectes. - Dentu, Paris. - [oln]
• Références à préciser : Akramovski 1948, Bartenev 1929, Dziedziekewicz 1902, Fabricius 1798, Kolosov 1925, Linnaeus 1761

Notes
[1] - Le Sympétrum de couleur rouge correspondant à la fig.4 de la cinquième planche de l'ouvrage de Roessel von Rosenhof (1749) est un Sympetrum sanguineum mâles et non Sympetrum flaveolum.
[2] - Selon Walckenaer (1802) cette espèce n'a, quelquefois mais rarement pas de taches jaunes à la base des ailes. Ceci signifie qu'il s'agit en fait d'un autre Sympetrum et assez probablement Sympetrum fonscolombei.
[3] - L'Éléonore au sens de Goeffroy (1762) correspond au moins en partie (partim) à Platetrum depressa. Cette option est bien indiquée par de Charpentier (1825), alors que le même nom au sens pris chez de Fourcroy (1785) semble bien correspondre à Sympetrum flaveolum.
[4] - Brullé (1832) se réfère bien à une planche de la littérature correspondant à la véritable flaveola, néanmoins des indications dans sa présentation ne sont pas en faveur de cette espèce. Je pense même qu'il pourrait s'agir, sans pouvoir le démontrer clairement, de Sympetrum fonscolombei. En effet Brullé (op.cit.) indique une espèce que l'on trouve principalement au commencement de juin en Morée, Grèce et il précise qu'elle habite aussi l'Italie où elle est assez commune. Ces éléments ne me semblent pas convenir pas pour la véritable Libellula flaveola.

Synchronisation : Odonates du Monde (synonymie : 28 septembre 2023, à terminer) - Odonates en France (non)