Insecta Linnaeus, 1758 > Pterygota Lang, 1888 > Paleoptera Martynov, 1923 > Odonatoptera Lameere, 1900 > Odonata Fabricius, 1793 > Epiprocta Bechly, 1996 > Anisoptera de Selys Longchamps, 1854 > Brachystigmata Bechly, 1995 > Libelluloidea Latreille, 1804 > Sympetridae Tillyard, 1917

Sympetrum Newman, 1833


Newman E. 1833 - Entomological notes. Neuroptera, Libellulites, Sympetrum. - Entomological Magazine, 1 : 416, 511-514.

Taxonymes supplémentaires : Sympertum [sic !]

Sympétrums, Libellules - anglais : Darter Dragonflies (angleterrre), Meadowhawks (amérique) - allemand : Heidelibellen - coréen : 고추잠자리속 - italien : Cardinale - japonais : アカネ属 - russe : Сціснутабрухі - suédois : Ängstrollsländor

L'attribution de ce genre à Sulzer (1776) par Fauna Europaea relève de toute évidence d'une erreur. C'est Edward Newman qui l'a créé en 1833.

J'ai placé le genre Sympetrum dans la famille des Sympetridae en 2014 (Deliry 2014, 2018). Celle-ci est issue de la sous-famille des Sympetrinae remontée au rang de famille. Selon la classification officielle, il appartient à la très vaste famille des Libellulidae Latreille, 1804, rangé par les auteurs dans la sous-famille des Sympetrinae.
Ce genre comprend 58 espèces, quelques taxons ayant été récemment mis en synonymie. Seules 17 espèces ont été décrites directement dans le genre Sympetrum toutes après 1911 malgré sa grande ancienneté puisqu'il a été forgé par Newman en 1833. Les six taxons qui ont été décrits sous ce genre avant 1911 (en 1835, 1884, 1886, 1889, 1893 et 1905) ont été placés depuis en synonymie (voir plus bas).

Les espèces connues ont été régulièrement décrites dans un genre différent, notamment jusqu'en 1911 alors que Ris "en fixe" le sens :
Libellula : L. flaveola Linnaeus, 1758, L. vulgata Linnaeus, 1758, L.sanguinea Müller, 1764, L. pedemontana Müller in Allioni, 1766, L. fonscolombii Boyer de Fonscolombe in de Selys Longchamps, 1840, L. rubicundula Say, 1840, L. semicincta Say, 1840, L. striolata de Charpentier, 1840, L. depressiuscula de Selys Longchamps, 1841, L. meridionalis de Selys Longchamps, 1841, L. ambigua Rambur, 1842 - Mesothemis : M. corrupta Hagen, 1861, M. illota Hagen, 1861 - Diplax : D. costifera Hagen, 1861, D. madida Hagen, 1861, D. vicina Hagen, 1861, D. obtrusa Hagen, 1867, D. pallipes Hagen in Hayden, 1874, D. croceola de Selys Longchamps, 1883, D. darwinianum de Selys Longchamps, 1883, D. erotica de Selys Longchamps, 1883, D. frequens de Selys Longchamps, 1883, D. infuscatum de Selys Longchamps, 1883, D. orientalis de Selys Longchamps, 1883, D. uniformis de Selys Longchamps, 1883, D. baccha de Selys Longchamps, 1884, D. gilva de Selys Longchamps, 1884, D. hypomelas de Selys Longchamps, 1884, D. kunckeli de Selys Longchamps, 1884, D. nigrifemur de Selys Longchamps, 1884, D. dilatata Calvert, 1892, D. tibialis Ris, 1897 - Thecadiplax : T. cordulegastra de Selys Longchamps, 1883, Thecodiplax parvula Bartenev, 1912 [sic !].

C'est en effet Ris en 1911 qui décrit un taxon valide, pour la première fois sous le genre Sympetrum pourtant forgé depuis 1833 (Newman 1833), mais très peu utilisé jusqu'à cette date. L'espèce concernée est Sympetrum villosum Ris, 1911. Cet auteur décrit aussi S. matutinum Ris, 1911 mis en synonymie avec S.baccha (de Selys Longchamps, 1884). On trouvera en fait chez Newman (1833), plusieurs espèces retranscrites dans ce genre. Sympetrum pallidistigma Stephens, 1835 (synonyme de S. danae), S. rhaeticum Buchecker, 1876 (synonyme de S. fonscolombei), S.decolorata de Selys Longchamps, 1884 (synonyme de S. vulgatum), S. subpruinosum Kirby, 1886 (synonyme de S. striolatum) et S. bergi Grigoriev, 1905 (synonyme de S.tibiale). A des dates anciennes ont trouve aussi Sympetrum pallidinervis Kirby, 1889, rangé dans le genre Trithemis depuis, et S. luminans Karsch, 1893, placé dans les Diplacodes ensuite.
Les genres anciennement mobilisés, à savoir Mesothemis, Diplax et Thecadiplax sont désormais inutilisés, donc obsolètes, sauf bien entendu le genre Libellula dont le sens a profondément évolué dans le cadre de l'histoire de l'odonatologie.
On trouve donc de rares autres espèces qui ont été décrites dans le genre Sympetrum puis attribuée à un autre genre : Trithemis pallidinervis (Kirby, 1889), Diplacodes luminans (Karsch, 1893), Trithetrum navasi (Lacroix, 1921), Trithetrum congoense (Aguesse, 1966). Ce genre est même proposé dans une autre famille : les Palpopleuridae Tillyard, 1917.

Ces éléments dénotent à la fois une certaine rétiscence à mobiliser le genre Sympetrum forgé par Newman en 1833 et à en fixer le sens à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle.

Dijkstra & Pilgrim (2007)
forgent le genre Trithetrum où ils rangent deux Sympétrums africains : Sympetrum navasi Lacroix, 1921 et S. congoense Aguesse, 1966. Il s'agit de la seule filiation étroite d'un genre entier avec l genre Sympetrum si bien que j'ai ajouté les deux espèces correspondantes dans le corps de ce site Internet dédié aux Sympétrums. Aucun autre splitage du genre Sympetrum n'a été réalisé.

L'étymologie du nom Sympétrum est basée sur deux racine grecques qui signifirait corp déprimé, mais cette option est à affiner à mon avis. L'anglais Darter fait référence à la forme de dard de ces insectes alors que la version américaine Meadowhawk correspond au comportement prédateur, car ce sont les rapaces (prédateurs) des prairies. Ce sont les Libellules des bruyères pour les allemands.

Les Sympetrum juvéniles et immatures présentent le plus souvent des couleurs à dominantes jaunes, de même que les femelles, et les mâles matures, ainsi que les femelles de certains espèces prennent des teintes rouges. On trouve néanmoins les mâles mâtures de Sympetrum danae qui deviennent noirs et Sympetrum gracile qui est alors franchement bleu.

On connaît des fossiles de l'Oligocène de France et du Miocène de France, d'Italie et de Russie. Ceci situe les plus anciens fossiles peu après 28 Ma.

Les espèces de ce genre vivent essentiellement dans l'Hémisphère nord, en particulier dans les climats tempérés. Il n'y en a aucun par exemple en Australie.

Les Sympetrum d'Amérique du Nord se reproduisent le plus souvent dans des étangs et se nourrissent dans des prairies.

La plupart des espèces d'Amérique du Nord volent entre la fin de l'été et l'automne. Il en est de même en Europe, mais on y trouve des espèces printanières comme Sympetrum fonscolombei.



Carle F.L. 1993 - Sympetrum janeae spec. nov. from eastern North America, with a key to Nearctic Sympetrum (Anisoptera : Libellulidae). - Odonatologica, 22 (1) : 1-16.
de Selys Longchamps E. 1884 - Revision des Diplax palearctiques. - Annales de la Société Entomologique de Belgique, 28/29.
Deliry C. 2014 - Classification phylogénétique des Libellules. - Histoires Naturelles n°34.
Deliry C. 2018 - Essai de classification phylogénétique des Odonates. - Histoires Naturelles n°56. - [pdf]
Newman E. 1833 - Entomological notes. Neuroptera, Libellulites, Sympetrum. - Entomological Magazine, 1 : 416, 511-514.
Pilgrim, E.M. & von Dohlen C.D. 2007 - Molecular and morphological study of species-level questions within the dragonfly genus Sympetrum (Odonata: Libellulidae). - Annals of the Entomological Society of America, 100 (5) : 688-702.

Synchronisation : Odonates du Monde (non)